Dans cette société toute proche, vraiment toute proche, nul n’a le droit de crier ou de manifester ses émotions en dehors du cadre donné : le Critorium.

Lieu dédié au cri afin que ce dernier ne gêne ni ne menace l’équilibre du système -et donc le bien commun- le Critorium est devenu, plus qu’une nécessité, une évidence pour les citoyennes et citoyens qui y ont forcément recours.

Parce qu’il faut bien le dire, les choses ne sont plus comme avant, et on aurait tort de ne pas se servir du Critorium, alors que ça fait tellement de bien…

Et surtout, on fait comme tout le monde, et on ne cherche pas à comprendre. A quoi ça sert de comprendre ?

 

Trois femmes, qui ne se connaissent pas, attendent le bus pour s’y rendre. Mais le bus n’arrive pas… et l’envie de crier monte…

Quand un aléa risque de remettre en cause l’équilibre d’un système… ou pas…

Ce bus qui n’arrive pas pourrait-il conduire ces trois femmes ailleurs qu’au Critorium, ailleurs que dans le chantre du renoncement et de la soumission aveugle à un système qui s’est déjà effondré sur lui-même.

Qu’en est-il de l’esprit critique citoyen ?

Le propos pourrait n’être que sombre, mais l’auteur, Guy Foissy, nous offre un texte piquant et drôle qui n’en laisse pas moins circonspect quant à l’étonnante capacité humaine à « faire avec », à accepter ce qu’on lui impose parce que « si tout le monde fait comme ça, c’est que c’est bien. Sinon, on ne ferait pas comme ça ».